Skip to main content
Accueil > Actualités > Agriculture > Biocoop et les semences : une histoire de coopération

Biocoop et les semences : une histoire de coopération

Comment la coopérative Biocoop traite la question des semences dans toute sa complexité ? C’est cette vaste question qui nous a amené à interroger Stéphane Durand, directeur du secteur Fruits et Légumes chez Biocoop.
3 min


Comment la coopérative Biocoop traite la question des semences dans toute sa complexité ? C’est cette vaste question qui nous a amené à interroger Stéphane Durand, directeur du secteur Fruits et Légumes chez Biocoop.

La question des semences paysannes fait partie d’une problématique plus large, qui est la question de l’accès des producteurs bio à une diversité génétique adaptée et résiliente. Non seulement pour leurs approvisionnements en semences et en plants, mais aussi pour les filières animales.
Dans le même temps, les producteurs eux-mêmes souhaitent que les semences qu’ils utilisent leur apportent une certaine sécurité. Cela a poussé à une érosion de cette diversité vers des variétés plus homogènes leur apportant des garanties sur certains critères de résistance ou de rendement par exemple.
Cependant, cette question du maintien d’une diversité génétique et d’une garantie d’accès à ces ressources, est un facteur essentiel de résilience et de sécurisation à la fois pour les paysans, mais aussi pour nos approvisionnements, notamment face aux effets du changement climatique. Elle est au cœur des préoccupations de Biocoop depuis très longtemps.

La coopérative l’a intégrée historiquement au travers de ses politiques d’achat et d’offre. Par exemple, en développant dans de nombreuses gammes une offre de produits issus de cultures mineures (semoules et farines de millet, cameline, pois chiche, engrain, haricot rouge, graines de courges, yacon, helianti, oca du Pérou…). Ou en promouvant les semences populations par exemple, qui contribuent également à lutter contre l’appropriation du vivant, tout comme les semences MHB (matériel hétérogène biologique) ou la culture de « vraies » variétés anciennes (citron de Rocca Imperiale, épeautre de Tartarie…).
Par ailleurs, Biocoop refuse les variétés issues de CMS1 sur les choux, l’endive et les chicorées et n’accepte pas les VrTH2 sur l’endive. En matière de contamination et traces d’OGM, nous avons un niveau d’exigence encore plus élevé que le cahier des charges bio : nous plaçons simplement notre curseur en-dessous du seuil de détection.

Biocoop accompagne financièrement diverses actions du Réseau Semences Paysannes depuis 2016. Nous avons notamment soutenu l’organisation des 20 ans de l’association. Notre coopérative accompagne aussi de nombreuses autres initiatives ou projets qui vont dans le sens du maintien une diversité génétique adaptée et libre d’accès aux producteurs bio. En 2024, nous avons ainsi accompagné un projet de sélection de semences de lentilles populations mené par D’une graine aux autres, des essais sur des variétés de pommes de terre robustes menés par nos groupements de producteurs sociétaires et avons soutenu Graines de liberté, une association qui promeut et développe l’hétérogénéité dans la production de semences.

La très grande majorité des consommateurs achète avec les yeux. Si les colis sont trop hétérogènes, on constate que ce sont toujours les mêmes calibres qui restent en fin de journée. Néanmoins, des actions sont possibles. L’exemple des tomates anciennes est très parlant. Biocoop interdit dans ses magasins les tomates anciennes qui ne sont pas issues de semences populations. Cela apporte naturellement une diversité de forme et d’aspect dans les colis, mais sur ce produit spécifique, les consommateurs s’y sont habitués car les variétés issues de semences populations apportent une garantie de qualité gustative du produit, bien supérieure aux tomates issues de semences hybrides.

  1. Stérilité Male Cytoplasmique obtenue en laboratoire ↩︎
  2. Variétés rendues tolérantes aux herbicides ↩︎