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Agrobio 35, éducation populaire agricole

C’est un syndicat d’agriculteurs et agricultrices bio qui défendent haut et fort la nécessité d’une agriculture biologique sur le territoire. Depuis plus de quarante ans, Agrobio 35 accompagne le déploiement de la bio avec une ligne de conduite : l’autonomie des fermes et des personnes qui les conduisent. portrait de famille. Agrobio 35, c’est l’histoire […]
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C’est un syndicat d’agriculteurs et agricultrices bio qui défendent haut et fort la nécessité d’une agriculture biologique sur le territoire. Depuis plus de quarante ans, Agrobio 35 accompagne le déploiement de la bio avec une ligne de conduite : l’autonomie des fermes et des personnes qui les conduisent. portrait de famille.

Agrobio 35, c’est l’histoire d’agriculteurs et agricultrices bio qui décident de s’allier pour partager leurs savoir-faire et aussi leurs revendications. Depuis quarante ans, ce syndicat poursuit son projet : promouvoir la bio, fédérer les forces vives, s’outiller collectivement. Et régulièrement, défendre la bio contre les attaques répétées des défenseurs d’une agriculture biberonnée aux intrants chimiques qui voudraient parfois (trop souvent) la voir disparaître. « Lorsque le syndicat a été créé, la défense de la bio était nécessaire. Aujourd’hui elle l’est toujours » explique Yann Jaffré, directeur d’Agrobio 35. À l’heure où les pesticides gagnent à nouveau du terrain, ce combat est plus que jamais d’actualité.

Les agriculteurs et agricultrices d’Agrobio 35 le savent – tout comme les milliers de scientifiques qui alertent depuis des années sur le caractère morbide et même mortifère des pesticides – la seule agriculture capable de protéger la biodiversité et de nous nourrir sans nous rendre malade, c’est l’agriculture biologique.

Une éducation populaire agricole

Alors les membres du syndicat et ses vingt-cinq salarié·es s’organisent pour partager les savoir-faire et faire monter en compétences les paysans et paysannes. « Soyons autonomes », cela pourrait être leur mot d’ordre tant ils ont une approche inspirée de l’éducation populaire. Comprendre : apprendre par le faire, entre pairs. Et comme le dit Yann Jaffré, « les connaissances techniques doivent être aux mains des agricultrices et agriculteurs pour ne pas dépendre de vendeurs de produits ».

« Les connaissances techniques doivent être aux mains des agricultrices et agriculteurs pour ne pas dépendre de vendeurs de produits »

Yann Jaffré, directeur d’Agrobio 35

Que ce soit pour améliorer ses compétences en désherbage mécanique, optimiser la fertilisation de son sol ou accueillir la biodiversité, pour apprendre à communiquer ou à faire ses demandes d’aides de la PAC, les dizaines de formations mises en place par les accompagnant·es d’Agrobio 35 à la demande des vingt-six groupes thématiques de paysan·nes du syndicat, touchent tous les domaines de la vie d’une ferme. Et les formations collectives tout comme les accompagnements individuels poursuivent un objectif : rester maître de ses choix et de ses décisions pour maîtriser sa ferme.

Place des femmes en agriculture

Dans un milieu encore très masculin, Agrobio 35 fait figure de pionnière sur la place des femmes en agriculture. Alors le syndicat prend la question à bras le corps et fait de la parité un sujet central. Au sein du conseil d’administration, paritaire depuis quatre ans, les temps de paroles sont chronométrés et répartis de manière égalitaire. Pas de réunions le soir, pas de réunions le mercredi pour permettre aux mères de famille de prendre toute leur place. Les groupes de travail et formations en non-mixité choisie permettent aux agricultrices de se former en s’affranchissant du regard des hommes. Et l’on apprend la soudure, la mécanique tracteur ou le maniement de la tronçonneuse entre agricultrices, parce que oui, le corps féminin est aussi capable de cela !

Porter la voix des agriculteurs et agricultrices bio

Il y a des échéances démocratiques qui valent le coup d’être investies. À l’approche des élections municipales, les membres d’Agrobio 35 ont décidé d’aller à la rencontre de tou·tes les candidat·es, excepté celles et ceux qui représentent l’extrême droite et sont si l’on ose dire perdu·es d’avance. Expliquer l’importance de l’agriculture biologique et surtout celle de maintenir les terres bio en bio, éclairer les élu·es et les futur·es décideuses et décideurs de manière transpartisane, c’est aussi le rôle d’un syndicat. Et il faut dire qu’avec la disparition potentielle de 60 % des terres bio d’ici cinq ans, le jeu en vaut vraiment la chandelle.

Défendre l’agriculture biologique n’est pas une lubie, c’est une nécessité. En accompagnant chaque année plus de six-cents paysannes et paysans d’Ille-et-Vilaine et en permettant l’installation de plusieurs dizaines de fermes bio sur le territoire, Agrobio 35 fait sa part, plus motivée que jamais à développer un modèle agricole vertueux qui a fait ses preuves.